






Ce quatrième jour commence par un peu de réglage de ma moto : nous avons retendu ma chaîne hier, là c'est le tour de l'amortisseur parce que sur route un peu plus rebondissante le mal de dos guette. L'amorto', surtout sur route à virages c'est crucial : pour le confort du pilote d'abord mais aussi parce qu'alors le comportement de la machine est bien plus précis. Sauter tel un cabri de bosse en bosse rend les trajectoires beaucoup plus aléatoires : pas boooon !
Comme nous prenons un peu de hauteur nous avons la tête dans les nuages, oui, tu l'as compris, c'est un brouillard-purée-de-pois ce matin qui nous masque l'horizon. Mais dès que nous redescendons vers les Gorges de la Loire nous retrouvons le plaisir des routes viroleuses et les paysages qui les accompagnent. La flore bien sûr, faite de forêt tantôt de sapins immenses ou d'arbres nus, presque fantomatiques. La faune aussi avec les aigles, les chevaux, les vaches et même quelques troupeaux de moutons avec leurs adorables agneaux... en liberté dans les montagnes.
Je suis émerveillée. Si les montagnes ici n'ont pas ce côté incisif qu'on trouve dans les Pyrénées, elles ont un charme indéniable.
La qualité des routes est exceptionnelle avec très peu de bitume abîmé et pas encore de pluie de gravier déversé sous nos roues : que du bonheur, je vous le dis !
Ce qui est surprenant ce sont les routes ardéchoises , on les reconnaît tout de suite : c'est littéralement un patchwork de carrés de couleurs de revêtement au grès des rafistolages étonnamment bien fait tout de même, ils maîtrisent l'art des raccords ! Tout dans l'Ardèche a quelque chose de rugueux : les maisons en pierre, les rochers et le bitume forment une harmonie qui a son charme aussi.
Le seul moment délicat arrive à la traversée d'un petit pont. Nous sortons d'un hameau quand je vois mon Mari se déporter de façon très exagérée à gauche avant de tourner pour le franchir. Je me demande s'il s'est fait surprendre par un virage qui fermait davantage ? Je ralentis, méfiante, je tombe deux rapport plutôt qu'un. J'essaie de me souvenir la petite mélodie façon beat-box de Christophe : « vvv, tchik, crak, vim, tchik », c'est le mémo-technique pour les phases du double débrayage... là encore il faut avoir assisté à ce perfectionnement freinage CASIM pour reconnaître cette musique. Elle n'est pas encore inscrite dans mes membres mais, promis Christophe, je m'y emploie... dès que j'y pense ! Bref j'arrive à une allure tout à fait raisonnable sur ce petit pont mais je n'ai pas le temps quand même de voir que je pose mes roues dans de la terre et de la caillasse. Dans le jargon motard c'est ce qui s'appelle « un moment OH-PUTAIIIN ! ». Garantis, ça fait un drôle d'effet quand tu découvres que ta jambe possède sa propre oreille interne et décrète qu'elle sait qu'elle doit descendre du cale-pied pour taper le sol et redresser ta bécane. Elle s'est exécutée avant même que je puisse me formuler le juron cité plus haut. Si quelqu'un a assisté à la scène, il aura vu des yeux sortis du casque, ceux d'une sorte de pantin essayer de reprendre contenance sur sa machine avant de projeter au vent un tas de points d'interrogation. Quand on entend un motard dire que lors d'un accident il a fait tout un tas de chose mais sans avoir eu le temps d'y penser, je crois que je comprend à présent comment ça se produit : on aurait des cerveaux pour chaque membres ?!
Nous finissons notre journée par la visite de la belle ville de Puy en Velay, chaudement recommandée.
C'est plein de bonnes sensations que nous rentrons au gîte. Après un peu plus de 250 kilomètres de promenade, il faut en garder pour demain.
Comme nous prenons un peu de hauteur nous avons la tête dans les nuages, oui, tu l'as compris, c'est un brouillard-purée-de-pois ce matin qui nous masque l'horizon. Mais dès que nous redescendons vers les Gorges de la Loire nous retrouvons le plaisir des routes viroleuses et les paysages qui les accompagnent. La flore bien sûr, faite de forêt tantôt de sapins immenses ou d'arbres nus, presque fantomatiques. La faune aussi avec les aigles, les chevaux, les vaches et même quelques troupeaux de moutons avec leurs adorables agneaux... en liberté dans les montagnes.
Je suis émerveillée. Si les montagnes ici n'ont pas ce côté incisif qu'on trouve dans les Pyrénées, elles ont un charme indéniable.
La qualité des routes est exceptionnelle avec très peu de bitume abîmé et pas encore de pluie de gravier déversé sous nos roues : que du bonheur, je vous le dis !
Ce qui est surprenant ce sont les routes ardéchoises , on les reconnaît tout de suite : c'est littéralement un patchwork de carrés de couleurs de revêtement au grès des rafistolages étonnamment bien fait tout de même, ils maîtrisent l'art des raccords ! Tout dans l'Ardèche a quelque chose de rugueux : les maisons en pierre, les rochers et le bitume forment une harmonie qui a son charme aussi.
Le seul moment délicat arrive à la traversée d'un petit pont. Nous sortons d'un hameau quand je vois mon Mari se déporter de façon très exagérée à gauche avant de tourner pour le franchir. Je me demande s'il s'est fait surprendre par un virage qui fermait davantage ? Je ralentis, méfiante, je tombe deux rapport plutôt qu'un. J'essaie de me souvenir la petite mélodie façon beat-box de Christophe : « vvv, tchik, crak, vim, tchik », c'est le mémo-technique pour les phases du double débrayage... là encore il faut avoir assisté à ce perfectionnement freinage CASIM pour reconnaître cette musique. Elle n'est pas encore inscrite dans mes membres mais, promis Christophe, je m'y emploie... dès que j'y pense ! Bref j'arrive à une allure tout à fait raisonnable sur ce petit pont mais je n'ai pas le temps quand même de voir que je pose mes roues dans de la terre et de la caillasse. Dans le jargon motard c'est ce qui s'appelle « un moment OH-PUTAIIIN ! ». Garantis, ça fait un drôle d'effet quand tu découvres que ta jambe possède sa propre oreille interne et décrète qu'elle sait qu'elle doit descendre du cale-pied pour taper le sol et redresser ta bécane. Elle s'est exécutée avant même que je puisse me formuler le juron cité plus haut. Si quelqu'un a assisté à la scène, il aura vu des yeux sortis du casque, ceux d'une sorte de pantin essayer de reprendre contenance sur sa machine avant de projeter au vent un tas de points d'interrogation. Quand on entend un motard dire que lors d'un accident il a fait tout un tas de chose mais sans avoir eu le temps d'y penser, je crois que je comprend à présent comment ça se produit : on aurait des cerveaux pour chaque membres ?!
Nous finissons notre journée par la visite de la belle ville de Puy en Velay, chaudement recommandée.
C'est plein de bonnes sensations que nous rentrons au gîte. Après un peu plus de 250 kilomètres de promenade, il faut en garder pour demain.
Et voilà la suite:
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